Abdul Sattar Edhi est né le 1 janvier 1828 dans le petit village de Bantwa, dans l'ancienne Inde britannique. Son père, Abdul Shakkor, était un agent commercial. En 1947, sa famille émigre au Pakistan, comme beaucoup de familles issues de la Communauté Memon, après l’indépendance de Pakistan cette même année. Edhi quitte l'école à 16 ans et commence alors à travailler comme colporteur, puis devient par la suite commerçant en tissu. Peu après, il quitte ce travail pour se consacrer aux personnes dans le besoin. Il est le fondateur de la Fondation Edhi, une organisation à but non lucratif. Créé en 1957, qui gère plus de 300 centres à travers le Pakistan.
C'est à onze ans, lorsque sa mère devient paralysée, qu'il se met en tête d'aider les personnes fragiles au Pakistan; les orphelins, les vieillards, les handicapés physiques et mentaux, etc. La mère de Edhi est morte après être tombée malade mentalement alors qu'il n'avait 19 ans. Il lui vient alors l'idée de développer un système de service avec pour objectif de réduire les misères humaines. Après avoir quitté son métier de commerçant, il va consacrer son quotidien à aider les mendiants, les malades d'abord dans un petit dispensaire.
En 1965, il se marie avec Bilquis, une infirmière qui a travaillé au dispensaire créé par Eddy. Bilquis dirigera par la suite la maternité située à Karachi. C'est également elle qui organise l'adoption des bébés abandonnés accueillis dans cette même maternité. Bilquis et Edhi ont 4 enfants, deux filles et deux fils.
De confession musulmane, Edhi dit parle de la dignité de l'être humain et de l’ humanitarisme qu'il tire du Coran. Il affirme qu'aucune religion n'est supérieure à l'humanité. Et déplore que de nombreuses personnes oublient la compassion prônée par le Coran. Doté d’un esprit ouvert et progressiste sur des questions sociales sensibles, il soutient le travail des femmes..
Le service social était ma vocation, il fallait que je le libère.,explique-t-il dans son autobiographie. L'État ayant failli, il se met à créer sur ses fonds propres des orphelinats, des maternités, des maisons de retraite. Il trouve les ressources dans la mendicité, reprochant aux riches de se contenter de faire la charité plutôt que de créer des services sociaux. Son budget s'élève à 20 millions d'euros.
Au fil des ans, Edhi est devenue la plus vaste organisation civile du Pakistan. C'est 1500 ambulances interviennent partout dans le pays et représentent une formidable vitrine. Et il y a 17 foyers où l'organisation accueille tous les laissés-pour-compte de la rude société pakistanaise. Enfants, vieillards, femmes battues, handicapées.En tout, 5700 personnes sont accueillies.
Edhi fait travailler 3000 personnes, dont certains anciens pensionnaires de ces établissements. Il soutient le travail des femmes sur les personnes travaillant pour la Fondation Edhi, environ 500 sur des femmes. Avec son épouse Bilquis Edhi, il a reçu le prix Ramon- Magsaysay 1986 et est décoré du Nishan-e-Imtiaz. Il est également lauréat du prix Lénine pour la paix et a été nommé, en 2012 par le premier ministre pakistanais, pour le prix Nobel de la paix. En 2006, il est diplômé du doctorat honoraire de l’institut d’administration des affaires de Karachi.
La vie et l'œuvre de Abdul Sattar Edhi nous rappellent que la véritable grandeur réside dans la compassion et le service désintéressé envers les autres. Son engagement inébranlable envers les plus vulnérables de la société, même dans les moments les plus difficiles, témoigne de la puissance de l'humanité et de l’espoir. Edhi a su transformer la souffrance en solidarité, et son héritage continue d’inspirer des générations à travers le monde.
Abdul Sattar Edhi, résilience et humanité.
