Bonne entente entre voisins: vestige de notre patrimoine immatériel

  • 2024-05-14 09:01:14

Peut-être que les clôtures hautes de plusieurs mètres, et les imposants portails de fer d'aujourd'hui apportent sentiments de paix et de sécurité à ceux qui sont gardés à travers leurs enceintes.
Mais on n'avait pas toujours eu besoin de tous ses artifices pour être rassuré et se sentir protégé.

Dans le temps, plusieurs foyers s'installaient sur le même terrain. Ils pouvaient faire partie d'une même famille ou pas. Ils s'entendaient assez pour cohabiter dans le respect dans un même “lakou”.

Si de nos jours les salutations entre voisins sont devenues inexistantes, avant, les voisins étaient une extension de la famille. “Vwazinaj se fanmi” comme ils disaient… Ils gardaient un oeil les uns sur les autres en particulier sur les plus jeunes qui appelaient leurs voisins “ton entèl” ou “tante madan entèl”; il était hors de question de les appeler par leurs prénoms. En absence des parents ils étaient même apte à donner une correction si le besoin se présentait!

En dépit de certains débordements qui pouvaient résulter de ce “viv ansanm”, il était beau de voir les échanges des cantines trois pièces bien garnies, les voisines qui plaisantaient ou exposaient les derniers exploits de leurs enfants. Les fêtes et championnats de quartier.
Les Championnats de foot! Habituellement une marraine était choisi pour chaque équipe faisant partie du championnat. Elle s'assurait du ravitaillement de ses filleuls, en préparant d'énormes chaudières de riz ou de bouillon pour le plus grand plaisir de ces messieurs.

Les jeunes filles, lorsqu'elles allaient chercher de l'eau dans les tuyaux communaux papotaient, riaient et… en venaient aux mains parfois pour des histoires de “bokit ki te la avan”. Les voisins se soutenaient en toutes circonstances.

Ce qui faisait notre force nous a été enlevé. Le pire c'est qu'on est tous complices du vol de ce patrimoine culturel. On a tendu l'autre joue quand il fallait bomber le torse! On a feint la bravoure pour se coucher au premier coup. Alors qu'un genou à terre, le dos courbé et une prière nous aurait donné assez d'élan pour rebondir. “Pour le drapeau, pour la patrie, déformons nos fils” , vous ne trouvez pas cela révoltant?

Mirlanca Dorcius

Mirlanca Dorcius

Dire que Mirlanca aime les lettres est peu flatteur.
La lecture est un de ses nombreux hobbies et elle adore la poésie. Elle écrit aussi. En vers surtout!
Mais ce qui la rend unique c'est sa capacité à inspirer les autres et les pousser tout en haut! Elle aime le travail bien fait et sait mettre la pression quand il le faut.
C'est une grande sensible, elle puise son inspiration à travers les sujets qui lui passionnent (Amour, Foi, Famille).
Pour elle, l'écriture est bien plus que l'agencement de quelques mots, car elle le fait avec son cœur.

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