Être haïtien en 2024

En ce grand 2024, alors que le monde avance à pas géants vers un avenir plus moderne, la réalité est bien différente en Haïti. Jour après jour, nous allons de mal en pis. Vivre en Haïti n’est pas pour les faibles, vivre en Haïti exige une force indomptable, une résilience hors pair face aux insécurités, à la vie dure, au non-accès à l’éducation et j’en passe ! Autrefois, être haïtien était source de fierté en tant que premier peuple noir à avoir obtenu son indépendance dans l’Amérique latine et dans les Caraïbes, où est passée cette Indépendance ? Notre fierté résidait dans le fait de célébrer nos héros tels que Toussaint L’Ouverture, Jean Jacques Dessalines, que nous respections. Mais maintenant, nous nous cachons tous dans nos grottes parce que ceux qui essaient de jouer leur héros finissent dans une cave… Où sont passés nos beaux paysages naturels qui ont fait de nous une destination touristique ? Nos rues propres… Où sont nos valeurs, malheureusement étouffées car personne ne croit plus en personne ! Notre solidarité communautaire ? Le respect qu’on a pour les aînés, notre fierté culturelle, ces jeunes dévoués travaillant pour un avenir meilleur pour le pays, où sont-ils ? Chez Biden…

En 2024, être haïtien n'apporte guère de raison d’être fier ! Comme l’a dit l’auteur Gary Victor dans une émission télévisée « je n’ai aucune raison d’être fier d’être Haïtien maintenant ». Le passé est le passé, on peut être fier de nos ancêtres mais la vraie question est : sommes-nous fiers de nous ? Sommes-nous fiers de cette situation actuelle ?

J’entendais souvent à la radio et d’autres parts ailleurs des voix qui exhortent les jeunes à cesser de demander ce que le pays peut leur offrir mais de demander ce qu’ils peuvent offrir au pays. Mais cette rhétorique me laissait toujours perplexe, car chaque jour je vois des jeunes travaillant pour voir si la lumière pourrait enfin briller sur nous, en ouvrant des entreprises, en allant à l’école, en cherchant à être utiles, seulement pour être découragés et détruits par leurs propres compatriotes. Donc nous ne pouvons guère parler de ce que les jeunes offrent au pays si ce même pays les détruit pour leur contribution au développement !

Être haïtien en 2024 ! N’est pas une chose dont on peut être fier ! C’est vivre une vie de résignation, où chaque jour est une lutte pour survivre ! Être haïtien en 2024 c’est être comme un œuf fragile sur une route ! Être haïtien en 2024 c’est être habitué au son des armes à feu, c’est être persécuté par nos propres frères haïtiens ! Être Haïtien en 2024 c’est avoir une liste d’objectifs dont la première est de quitter le pays. Être haïtien en 2024 c’est être dirigé par des soi-disant leaders qui investissent plus dans le carnaval que dans l’éducation, l’alimentation et la sécurité du pays. Être haïtien en 2024 c’est vivre une vie de risques, où nos rêves, nos talents sont coincés et constamment repoussés par notre propre pays ! Être un jeune Haïtien en 2024 c’est se demander quel avenir pour moi !

Si tu proclames que tu es fier, tu dois te questionner, car ce qui devrait t’envahir, c’est l’indignation, oui, l’indignation face à cette crise et de cette indignation peut naître un renouveau ! Comme le dit la citation: « l’indignation est la première qualité pour devenir un révolutionnaire ! ». Nous pouvons nous battre pour améliorer les choses et nous devons ! Au lieu de vanter ce que nos ancêtres ont fait, battons-nous plutôt pour regarder un jour l’international dans les yeux, pour raviver l’éducation, pour offrir un espace pour que les jeunes puissent évoluer et avoir un avenir meilleur ! Battons-nous plutôt pour raviver la sécurité, la belle perle des Antilles que nous sommes ! Oops, que nous étions…